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Revue de presse - Les membres du gouvernement Takaichi

  • Thomas Littel Fortuna
  • 10 nov.
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

La liste des nouveaux ministres composant le gouvernement Takaichi a été publiée le 21 octobre. Le jour suivant sont donc parus les numéros de journaux dans lesquels il était possible d’en apprendre un peu plus sur chacun d’eux. En titre : « Le cabinet Takaichi, profils des ministres » (takaichi naikaku kakuryô no yokogao 高市内閣 閣僚の横顔). Yokogao évoque un aspect que l’on ne voit pas généralement. Cette revue de presse résume de façon synthétique les courtes biographies de chaque ministre publiées dans le Mainichi Shinbun et le Asahi Shinbun. Mais avant cela, mentionnons les points de vue de deux experts sur le nouveau gouvernement incluent dans l’article du 22 octobre 2025 du Mainichi.


D'abord, Nakakita Kôji, professeur en science politique à l'université Chûô, écrit qu’un sentiment de précarité flotte au sein du gouvernement, dans lequel on ne retrouve que des membres du PLD malgré la coalition avec le parti de l’innovation Ishin. En effet, cette alliance a été conclue pour assurer une certaine stabilité. Le second expert Suezawa Hidenori, plus axé sur l’aspect financier, souligne aussi qu’une séparation précoce est probable, car si les deux partis se retrouvent sur la question de la Constitution, qu’ils veulent réviser, le parti Ishin met toutefois une certaine pression en demandant la baisse de 10% du nombre de députés. De plus, comparé au parti du Kômeito (parti avec lequel le PLD formait une alliance auparavant, de 1999 à aujourd'hui) qui avait un organisme de soutien assurant des votes, le parti Ishin semble moins puissant, surtout en dehors du Kansai, là où il est basé.


Présentons maintenant les membres du gouvernement :

 


Ministère des Affaires intérieures et des Communications (MIC) :

Hayashi Yoshimasa (64 ans)


Hayashi Yoshimasa a une vocation internationale, il parle couramment l'anglais. Il a notamment joué « Imagine » de John Lennon lors d’un sommet du G7 en 2021. Sous le gouvernement Ishiba (2024 - 2025), il a été le secrétaire général du cabinet, bien qu’il n’a pas approuvé la mesure prise par l’ancien premier ministre de donner 20 000 yens (environ 110€) à tous les citoyens. Il a été ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, puis ministre des Affaires étrangères.

 

Ministère de la Justice :

Hiraguchi Hiroshi (77 ans)


Hiraguchi Hiroshi a travaillé pendant 30 ans comme fonctionnaire au ministère de la Construction. Il a également occupé le poste d’assistant du ministre de l’Environnement, puis du ministre de la Justice. Né à Hiroshima, il est sensible à la cause des hibakusha (victime des bombardements atomiques) et a fait de l’abolition des armes nucléaires son « life work ».

 

Ministère des Affaires étrangères :

Motegi Toshimatsu (70 ans)


Après avoir étudié à Harvard, Motegi Toshimatsu a travaillé pour une société de consulting étrangère. Il a été ministre des Affaires étrangères de 2019 à 2021. Il a été ministre chargé de la reprise économique, sous Abe Shinzô (Premier ministre de 2006 à 2007, puis de 2012 à 2020). À ce poste, il a fait aboutir les négociations commerciales avec Donald Trump (lors de son premier mandat) sur un accord-cadre. Souvent, il dîne avec les dirigeants du parti Ishin avec qui il s’entend bien.

 

Ministre des Finances :

Katayama Satsuki (66 ans)


En 2018, sous Abe, Katayama Satsuki a été ministre chargée de la promotion active des femmes, et elle est engagée au sujet du traitement de l’infertilité des femmes. Elle a travaillé en tant que présidente de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la chambre haute pendant 15 ans.

 

Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie :

Matsumoto Yôhei (52 ans)


Matsumoto Yôhei vient du monde de la banque et se considère lui-même comme un outsider politique, « quelqu’un de lambda ». On dit de lui qu’il est digne de confiance de par sa jeunesse, et sait être humble. Il a également occupé le poste d’assistant du conseil de recherche politique du parti, et fut assistant du ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI).

 

Ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales :

Ueno Kenichirô (60 ans)


Ueno Kenichirô possède une bonne connaissance de l’administration territoriale, il a travaillé pour le département de Saga et Iwate. Il maîtrise très bien le sujet du système de taxation. Il est sceptique quant au projet de loi présenté par l'opposition visant à abolir le taux provisoire de la taxe sur l'essence. Il est pour une augmentation des salaires et un doublement des revenus.

 

Ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche :

Suzuki Norikazu (43 ans)


Occupant ce ministère pendant la précédente administration, Suzuki Norikazu a travaillé sur la sécurité alimentaire et l’étiquetage des produits. En 2016, il n’a pas approuvé l’accord de partenariat transpacifique (TPP[1]). Face à l’augmentation du prix du riz, le gouvernement a décidé de vendre en mai dernier des réserves gouvernementales, ce à quoi il n’était pas non plus favorable.

 

Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie :

Akazawa Ryôsei (64 ans)


Akazawa Ryôsei vient du ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MLIT). Son domaine de prédilection porte sur les mesures de prévention face aux catastrophes naturelles. L’opposition le critique pour sa « diplomatie tributaire » vis-à-vis des États-Unis, car il a notamment porté une casquette MAGA (Make America Great Again) lors de rencontres avec Trump lorsqu’il était ministre chargé de la relance économique.

 

Ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme :

Kaneko Yasushi (64 ans)


Kaneko Yasuhi se démarque en étant à l’écoute des voix locales. Il vient d’une famille de politiciens (son grand-père était président de l’assemblée départementale de Kumamoto, et son père conseil municipal). Il a facilité l’accès à la carte My Number Card, une carte d’identité regroupant plusieurs informations et très utile pour les démarches administratives.

 

Ministère de l’Environnement :

Ishihara Hirotaka (61 ans)


Le père de Ishihara Hirotaka est Ishihara Shintarô, un ancien préfet de Tôkyô. Son grand frère, Ishihara Nobuteru, était secrétaire général du parti. Beaucoup le compare donc à son frère et juge que Hirotake manque d’impact. Il était président de la commission de l'environnement de la chambre basse.

 

Ministère de la Défense :

Koizumi Shintarô (44 ans)


Koizumi Shintarô est né à Yokosuka, une ville connue comme accueillant l’un des plus grands ports militaires du monde, partagé par l’U.S. Navy et la marine d'autodéfense japonaise. Il est le fils de l'ancien premier ministre Koizumi Jun'inchirô (2001 - 2006). Pour promouvoir la sûreté de l’eau après l’accident nucléaire de Fukushima, il a fait de la planche à Minamisôma. En 2019, sous Abe, il était ministre de l’Environnement et disait qu’il fallait rendre la cause plus « sexy ».

 

Secrétaire général du cabinet :

Kihara Minoru (56 ans)


Partisan d’une armée nationale, Kihara Minoru a ordonné le déploiement des forces d’autodéfense lors du tremblement de terre qui s’est produit dans la péninsule de Noto le 1er janvier 2024. Il est connu pour ses positions très conservatrices, Abe Shinzô estimait qu’il avait les épaules pour être Premier ministre à l’avenir.

 

Agence pour le Digital :

Matsumoto Hisashi (63 ans)


Matsumoto Hisahi a rendu de nombreuses visites à ses homologues africains en tant que membre du ministère des Affaires étrangères. Il a apporté ses lumières sur la réalité du programme « JICA Africa Hometown » de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) qui vise à « promouvoir les relations entre quatre homes towns et quatre états africains à travers des initiatives de différentes natures, comme l’organisation de foires d’échanges ou encore la participation de volontaires pour la coopération à l’étranger »[2].

 

Agence de la Reconstruction (qui a pour fonctions de coordonner les activités de reconstruction après toute sorte de catastrophe) :

Makino Takao (66 ans)


Avant de devenir membre de l’assemblée de Shizuoka, Mikano Tako a travaillé comme journaliste pour un journal télévisé de cette ville, où il est né. Il a été assistant du ministre du MLIT, et il était chargé de revoir les frais de correspondance. De temps en temps il apprécie s’essayer à la fabrication de liqueur.

 

Commission nationale de sécurité publique :

Akama Jirô (57 ans)


Après avoir étudié à l’université Rikkyô, Akama Jirô a fait un échange universitaire en Angleterre pour faire une maîtrise en politiques sociales. En 2017, en tant que ministre du MIC, il effectue la première visite d’État officielle à Taïwan depuis 1972, date de la fin des relations diplomatiques officielles entre les deux pays. Provoquant donc une réaction vive de la part de la Chine.

 

Ministre chargée des politiques de l’enfance et de la revitalisation des régions :

Kikawada Hitoshi (55 ans)


Pendant qu’il était président du Comité de défense nationale sous le gouvernement Kishida (2021 - 2024) , il a levé l'interdiction d'exporter les prochains avions de combat vers des pays tiers. Il faisait avant partie d’un groupe de recherche sur les politiques marines, et veut développer l’exploitation de terres rares au Japon. Il a provoqué un tollé lorsqu’il a présidé une conférence de presse pendant que Takaichi était candidate, car il appelait les journalistes en disant « la personne au visage foncé » ou « la personne au visage clair ».

 

Conseil pour la réforme économique, budgétaire et règlementaire :

Kiuchi Minoru (60 ans)


Kiuchi Minoru a grandi en Allemagne et parle donc couramment cette langue. Pendant qu’il travaillait en tant que diplomate au ministère des Affaires étrangères, il a été l’interprète en allemand de l’empereur du Japon Naruhito. En 2005 il s’opposait à la privatisation des services postaux.


Ministre chargée de la sécurité économique et de la coexistence avec les étrangers :

Onoda Kimi (42 ans)


Avant de devenir conseillère municipale, Onoda Kimi a travaillé dans une société de jeux vidéo. Elle a déclaré que ce sont les films de superhéros qui lui ont inspiré le sens de la justice. Elle a plus de soixante-dix mille abonnés sur X (ex-twitter), où elle publie régulièrement. Elle souhaite s’occuper de la réglementation concernant les étrangers en situation de séjour irrégulier.

 


Les propos tenus dans cet article et les thèses qui y sont soutenues sont publiés sous la seule responsabilité de l'auteur, et n'engagent ni son institution d'appartenance ni la revue qui les publie


Bibliographie :


Mainichi Shimbun. Numéro du 22 octobre 2025, p. 6.

Asahi Shimbun. Numéro du 22 octobre 2025, p. 5.

[1] “Partenariat transpacifique (TPP).” Géoconfluences, ENS de Lyon. Consulté sur : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/partenariat-trans-pacifique-tpp

[2] Ambassade du Japon en France, « Faits relatifs au programme “JICA Africa Hometown », 25 août 2025, consulté sur : https://www.fr.emb-japan.go.jp/itpr_ja/11_000001_03149.html

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